139

« Il faut de tout pour faire un monde. »

Non seulement on cite souvent cette phase hors de son contexte et sans préciser qu’elle est de Yahvé (car c’est bien lui l’auteur de cette affirmation où perce la mauvaise foi typique de celui qui cherche à fuir ses responsabilités, à moins que ce soit une manière, maladroite, de s’excuser), bref, non seulement on cite à tort et à travers mais en plus on cite mal.

Car la phrase exacte prononcée par Yahvé au terme du cinquième jour est : « Il faut de tout et n’importe quoi pour faire un monde ».

Et il a ajouté : « Tiens, je vais en remettre une couche, de n’importe quoi, en cas que ça viendrait à manquer. »

138

Comme tous les êtres humains et selon l’implacable loi de la loterie génétique, Monsieur Albert était né avec ce qu’il est convenu d’appeler des forces et des faiblesses. C’est-à-dire que, dès sa plus tendre enfance, il avait fait preuve d’aptitudes supérieures à la moyenne pour certaines activités et s’était montré au contraire moins doué que la moyenne pour certaines autres activités.

Encouragé par ses parents et avec le soutien sans faille des institutions sociales prévues à cet effet, il consacra une grande part de son enfance et de sa jeunesse à travailler pour corriger ses faiblesses. Au prix d’efforts nombreux et sans saveur il parvint à se hisser plus haut que ce que promettaient ses dispositions naturelles dans des domaines qui, soit dit en passant, n’éveillaient en lui que l’ennui ou la répulsion. Pendant ce temps, il négligeait quelque peu ses forces qui finirent par s’affaisser.

Et c’est ainsi que Monsieur Albert adulte s’avéra être un individu social parfait, ayant atteint le niveau exact de la médiocrité dans tous les domaines de l’activité humaine.

136

La tentative de colonisation de la planète Mars par les Terriens fut un demi-échec. Le virus de la varicelle ayant décimé les Martiens, on s’épargna l’envoi de troupes armées et décision fut prise d’exploiter au maximum le potentiel que représentait la présence de milliers de Martiennes au demeurant très accueillantes. Pour conquérir les cœurs et les corps de ces charmantes autochtones, et ainsi répandre les gènes humains sur la planète rouge selon la méthode douce chère au Président Dorcel, les Terriens avaient dépêché sur Mars une délégation pacifique de solides beaux gosses, des bêtes de sexes triées sur le volet de l’industrie du cinéma porno, infatigables marathoniens de la fornication qui avaient pour mission de séduire et de féconder en masse cette population dont l’anatomie ne laissait pas de rappeler de façon troublante certaines déesses terriennes du vingtième siècle telles que Naomi C. et Claudia S.

Hélas, c’était sans compter les spécifiés physiologiques de la femme martienne. Celle-ci est en effet submergée par un orgasme fulgurant après seulement quatre à cinq secondes de ce mouvement de va-et-vient bien connu qui a fait la prospérité du genre humain. Après quoi, elle tombe dans un profond sommeil pouvant durer des jours. La Délégation Dorcel, comme on se plut à l’appeler, revient bredouille.

Et ce fut finalement à Monsieur Albert, modeste employé du Ministère des Finances et notoire éjaculateur précoce,  que revint la titanesque et néanmoins plaisante tâche d’apporter les bienfaits de la civilisation humaine aux quelques 700 000 Martiennes peuplant la planète sœur.

135

Et s’il existait quelque part dans le vaste Univers une planète habitée par des êtres vivants capables de communiquer avec nous ? Ne serait-ce pas merveilleux ?

Martiens, Alpha du Centauriens, XB2224iens… Je vous aime déjà ! Cela vous étonne ? Rien de plus normal au contraire, vous possédez sur mon voisin de palier un avantage incomparable qui vous rend mille fois plus sympathiques que lui : vous êtes loin, très loin.

134

Pour un dernier délice
Viens boire à mon calice
Disait la douce Alice
En écartant les cuisses

Ne perds pas un instant
Déjà proche j’entends
Venir la Fin des Temps
Dont on nous parla tant

Voici  la dernière heure
Et je veux jouir encore
Pour faire mon bonheur
Sois bon et bande fort

132

Et te voici, mois d’août !
Que nous réserves-tu ?
Ami que le temps tue…

La gloire et la fortune ?
La routine et l’ennui ?
Ou simplement la pluie…

Viens vers moi joli  mois
D’été viens je t’accueille !
Mais j’aperçois l’écueil …

Sacré bordel de nom de nom !
Comment se prononce ton nom ?
Mois d’out’ ou mois d’ahou ?
Mois d’ahout’ ou mois d’ou?

131

Et voici le dernier jour du mois de juillet, un cycle s’achève. Juillet, mois riche en événements menus de l’activité quotidienne du chef de bureau, mais juillet non moins parsemé de surprises, bonnes et mauvaises. Juillet nous a apporté son lot de choses, de gens, de variations climatiques. Juillet a tout donné, juillet a tout repris, juillet s’en va. Adieu juillet.

Et bienvenue à toi, août, la vie continue. The show must go on.

130

Les Chinois ont la réputation d’être passés maîtres dans l’art de la torture. Le moins que l’on puisse dire est que cette réputation n’est pas usurpée. J’ai moi-même analysé plus de 10 000 pages de documents historiques (rapports, chroniques, articles, réglementation, normes et procédures etc.) et il en ressort que les tortionnaires chinois ont perfectionné leurs méthodes durant des siècles jusqu’à atteindre un degré inouï de raffinement dans la cruauté leur permettant ainsi de faire souffrir un être humain jusqu’à l’extrême limite du supportable, sans le tuer toutefois, afin de prolonger son calvaire aussi longtemps que possible.

Cependant, il semble qu’ils ne soient pas à l’origine du Best of Joe Dassin.