349

Tout s’arrose mais ça lasse

son cou rouge annonçait
sœur suzanne suant
une suze et suçant
la courge du nonce est

sacrément sure et si
peu dure mais surseoir
ne se peut car pénis
hiérarchique est sacré

sacerdoce passer
à la casserole et
à l’anal assurer
sourciller mais si peu

ô sire astiquez su-
ppliait la nonne à ge-
noux mon bijou soyez
chou vieux hibou roux rance

las ! courroux du curé
diplomatique à la
couperose qu’on ose
son cou rouge annonçait

(tout ça rose mais salace)

346

Ce sera la retraite
Et le temps de l’arthrite
Tes seins seront à terre
Je serai viagrataire

Délivrés de l’ivresse
Folle de la jeunesse
Nous ferons peu de bruit
Aucun cri à minuit

Nous serons à la fois
Plus raides et plus mous
Moins sages et moins fous
Nous aurons toujours froid

Ce sera très nouveau
Pour nous que d’être anciens
Froidir changer de peau
Devenir batraciens

Nous prendrons l’habitude
De la décrépitude
Et porterons l’odeur
De la mort avant l’heure

Nous serons deux enfants
Qui n’ont plus peur du noir
Deux très vieux éléphants
Qui perdent la mémoire

Deux qui font un naufrage
Très digne pour leur âge

Nous serons très heureux

Nous serons amoureux

 

345

Je connais un Esquimau qui n’a jamais réussi à se marier. Il a pourtant demandé leur main à une dizaine de fiancées, toutes consentantes.

Seulement, lorsqu’il était invité à déjeuner chez ses futurs beaux-parents pour officialiser la demande, au lieu d’attendre que se dissipe peu à peu le malaise inhérent à ce genre de situation,  il avait la fâcheuse habitude de briser la glace.

C’est très mal vu chez ces gens-là.

 

 

343

On s’habitue mal au réel. Trop vaste. Pas de limites, pas de sens.

Par chance, une multitude de mondes sont mis à notre disposition.

Bouées que l’on finit par confondre avec la réalité.