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La tentative de colonisation de la planète Mars par les Terriens fut un demi-échec. Le virus de la varicelle ayant décimé les Martiens, on s’épargna l’envoi de troupes armées et décision fut prise d’exploiter au maximum le potentiel que représentait la présence de milliers de Martiennes au demeurant très accueillantes. Pour conquérir les cœurs et les corps de ces charmantes autochtones, et ainsi répandre les gènes humains sur la planète rouge selon la méthode douce chère au Président Dorcel, les Terriens avaient dépêché sur Mars une délégation pacifique de solides beaux gosses, des bêtes de sexes triées sur le volet de l’industrie du cinéma porno, infatigables marathoniens de la fornication qui avaient pour mission de séduire et de féconder en masse cette population dont l’anatomie ne laissait pas de rappeler de façon troublante certaines déesses terriennes du vingtième siècle telles que Naomi C. et Claudia S.

Hélas, c’était sans compter les spécifiés physiologiques de la femme martienne. Celle-ci est en effet submergée par un orgasme fulgurant après seulement quatre à cinq secondes de ce mouvement de va-et-vient bien connu qui a fait la prospérité du genre humain. Après quoi, elle tombe dans un profond sommeil pouvant durer des jours. La Délégation Dorcel, comme on se plut à l’appeler, revient bredouille.

Et ce fut finalement à Monsieur Albert, modeste employé du Ministère des Finances et notoire éjaculateur précoce,  que revint la titanesque et néanmoins plaisante tâche d’apporter les bienfaits de la civilisation humaine aux quelques 700 000 Martiennes peuplant la planète sœur.