255

Le médecin avait beau afficher une mine désolée lorsqu’il m’annonça que j’étais atteint d’un cancer incurable, son petit numéro d’acteur de m’impressionna pas. Loin de me laisser attendrir par cette componction de circonstance, je réagis au quart de tour et lui lançai à la face le presse-papier de bronze qui trônait sur son bureau sous les traits d’un bouddha impassiblement souriant. « Et vous, vous avez une fracture du crâne » répliquai-je d’un ton calme.

247

On a retrouvé une première version méconnue de l’adaptation du conte de Blanche Neige que Walt Disney n’a finalement pas retenue.

Elle avait la peau si blanche que ses parents décidèrent de l’appeler Neige. Mais au dernier moment, alors que l’officier de l’État civil ouvrait son registre, le doute s’empara d’eux et, craignant le manque plus que l’excès, ils firent inscrire : Blanche Neige. Pour le fonctionnaire assermenté qui montrait des signes d’étonnement ils précisèrent : « Et puis comme ça, on la confondra pas avec sa cousine Beige Neige ».

239

La thèse couramment admise selon laquelle c’est son caractère impulsif et autocratique qui a poussé Dieu à prendre la décision catastrophique que l’on sait dans cette affaire relève en bonne partie du mythe, voire de la manipulation. Les historiens n’ont en effet pas fini de s’interroger sur le rôle trouble qu’à joué le puissant lobby des traducteurs-interprètes lors de la crise dite de la Tour de Babel.

237

Vous avez remarqué ? Le CHIEN loge dans la NICHE. Mêmes lettres ! Pas dans le même ordre mais mêmes lettres. CHIEN : NICHE.

En revanche, le CHEVAL ne loge pas dans la VACHEL. Il loge dans l’écurie. Finalement, on se rend compte très rapidement que ce que l’on pourrait prendre pour une règle astucieuse n’est que le fruit du hasard. C’est dommage car cela fonctionnait très bien avec le chat de montagne.

LE CHAT (de montagne) loge dans le CHALET.

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Décidément, les Coréens du Nord ne reculent devant rien. Après avoir mis à genoux le colossal Sony, voilà qu’ils s’en prennent à la Vogue du blog ! Croyez-moi si vous voulez, ils ont réussi la prouesse technique de supprimer les posts que j’ai rédigés entre le 27 décembre et le 4 janvier au moment précis où je les mettais en ligne.

Alors pour la trêve des confiseurs, on repassera, merci.

Et pendant ce temps, le FBI fait la sieste.

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« Je suis né à Paris un 25 décembre, de parents portugais, catholiques pratiquants. Du fait de cette date emblématique, j’ai été à deux doigts de m’appeler Jésus. Mais une de mes tantes a expliqué à mes parents que ce prénom n’était pas fait pour faciliter mon intégration en France. Mon père ne voulait pas céder. Ma mère était plus flexible. Finalement, c’est une autre tante qui a trouvé la solution : Jésus serait mon deuxième prénom. Mon troisième prénom, c’est Marie : c’est-à-dire le prénom de ma mère, mais francisé. Et mon quatrième prénom, c’est celui de mon père. Francisé aussi, bien entendu. Donc  Joseph.

– Ce qui fait Jésus Marie Joseph… Pas facile, certes. Mais quel est votre premier prénom finalement ?

– Noël. »

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Or je n’ai pas écrit hier. Et rien ne justifie cette négligence. Je m’en excuse donc platement auprès du lectorat attentif, sensible et bien élevé qui par ma faute, ma très grande faute, a connu hier les affres de la vaine attente et des espoirs déçus. Je demande pardon.

Certains seront étonnés et jugeront ce mea culpa exagéré mais c’est pour moi une question de respect.

Et puis d’une pierre deux coups.