Tu cherches ton chemin ?
Il est derrière toi, qui te pousse.
Tu cherches ton chemin ?
Il est derrière toi, qui te pousse.
C’était un paquebot
Qui n’était pas que beau
Il était aussi rose
C’est que son capitaine
Un vieux croquemitaine
Avait dit un jour j’ose
Peindre mon paquebot
De la couleur des roses
Car j’aime Marie-Rose
Après la révélation fracassante que j’ai faite ici-même le 13 novembre dernier, l’Académie française s’est vue contrainte de modifier ses statuts. Désormais, tout nouveau candidat à un siège devra préalablement prouver son immortalité.
Une révolution Quai Conti ? Finkielkraut se veut rassurant : « C’est vrai que la procédure de vérification des candidatures va durer beaucoup plus longtemps… Mais en même temps, il faut bien voir que l’Institution en sort renforcée. Surtout que, à terme, ça veut dire qu’on aura que des vrais immortels, donc on n’aura plus besoin de recruter des nouveaux. C’est juste la période transitoire qui va être un peu compliquée finalement. »
Je mourrai certainement avant de connaître précisément l’étendue de mon ignorance.
J’en ai une vague idée cependant. Si je fais abstraction des quelques brins de connaissance dont je dispose, et que l’on peut considérer comme statistiquement négligeables, l’étendue de mon ignorance doit ressembler, grosso modo, à l’infini.
Maintenant, si on veut avoir une idée du volume de mon ignorance, ça doit faire dans les… mmmhh… étendue infinie… donc le volume c’est infini x infini… comme ça, en calculant de tête… ça fait un paquet, voire un tera-paquet.
Voilà, on progresse, on a déjà l’étendue et le volume. Reste plus qu’à déterminer la nature de l’ignorance.
Ça, je sais pas.
1
Longue avenue sans putes ni platanes
Long boulevard et au bout le café de la gare
Et la gare
Il pleut
Impression de bout du monde c’est la province à l’aube
Trempé j’entre et commande un café au bar
Un sifflement moqueur dans mon dos des applaudissements
Pessoa Rimbaud et Calaferte sont arrivés avant moi
Ils sourient faussement navrés
Pessoa sort de sa poche quatre billets de première classe
Ils se lèvent nous traversons l’avenue boulevard
La gare n’est guère plus que deux quais et une guérite
Le soleil disperse les nuages
Arc-en-ciel bon augure
Le voyage est rapide des Ardennes à Berlin
Puis lent de Berlin à Moscou
Calaferte dort la bouche ouverte
Rimbaud chantonne
Pessoa blague en anglais
Je demande la différence entre avenue et boulevard
Rimbaud répond c’est pas le même mot
Magnifique paysage
Ou magnifiques paysages
On ne sait même pas combien et d’abord où commence
Et où termine un paysage
Moscou enfin et sous la neige déjà
Plotin nous attend sur le quai
Il me demande combien de paysages as-tu vus
Aucune nouvelle de Jerry Cornelius
L’hiver fut particulièrement rude. Déjà affaiblis par la canicule quelques mois plus tôt, les bouffe-curés subirent de plein fouet l’inclémence du climat du mois de décembre. Cela faisait des années que les associations de protection de l’environnement attiraient l’attention des autorités sur la menace que faisait peser sur cette espèce la pénurie de curés en France. Sous-alimentés, les bouffe-curés étaient particulièrement vulnérables aux rigueurs du climat.
Face à l’indifférence des pouvoirs publics, Robert Marx, président de l’Association française de sauvegarde des bouffe-curés lança un vibrant appel, en ouverture du JT de 20 heures du 31 décembre. « Alors que nous nous apprêtons à réveillonner, les derniers bouffe-curés de France sont en train de disparaître, sous nos yeux. À moins de deux heures de train de Paris, il y a des bouffe-curés qui meurent de faim… Monsieur le Président de la République, Madame la Première ministre, Aidez-nous ! »
À trois mois des élections législatives, l’appel fut entendu et le gouvernement investit rapidement plusieurs millions d’euros dans la construction d’abris pour les bouffe-curés et lança, sous le patronage de la Première Dame, une campagne nationale de collecte de dons : « Un sourire pour un Bouffe-curé ». De nombreuses initiatives citoyennes se joignirent à l’effort du gouvernement. Ainsi, la Chorale de Enfants du Parti Communiste Français entama une tournée d’un mois pour réunir des fonds supplémentaires, tournée qui culmina avec un concert à l’église Saint-Germain l’Auxerrois en présence du Dalaï Lama. Les dons affluèrent de toutes parts. Le 16 février, jour de l’inauguration de la première CAB (Cabane à Bouffe-curés), fut déclaré « Journée nationale du bouffe-curé ». De nombreuses autres CAB entrèrent en service dans les semaines qui suivirent. Ces abris, comprenant un dortoir, des sanitaires et un réfectoire, offraient aux bouffe-curés, deux fois par jour, des repas constitués de cierges et d’eau bénite importés du Vatican grâce aux fonds récoltés par les nombreuses initiatives publiques et privées.
Les experts s’accordaient cependant pour dire que, faute d’une réflexion raisonnée et d’une action concertée prenant en compte l’ensemble de l’écosystème des bouffe-curés, ces efforts ponctuels ne suffiraient pas à garantir la survie de l’espèce à long terme.
Encore une imposture ! Les Académiciens ne sont pas du tout immortels ! En fait, dès que l’un d’entre eux décède, il est discrètement remplacé par une nouvelle recrue que l’on habille d’un costume identique à celui du défunt. De loin, l’illusion est parfaite. Et le bon peuple n’y voit que du feu.
J’ai connu dans mon enfance les derniers hommes-sandwichs de France. Je devais avoir six ou sept ans le jour où mon chemin croisa l’un d’eux pour la dernière fois, sur une plage de Pornic, petit port de Loire-Atlantique où nous passions les vacances d’été. J’étais trop jeune pour avoir conscience du drame qui se jouait alors, tout absorbé que j’étais dans mes jeux d’enfant. Je me prenais pour Actarus ou Albator…
Les mois passèrent. J’avais retrouvé l’école et son tableau noir qui était vert foncé, l’odeur de la craie, les copains, la cour de récréation avec les billes, les pistolets pour jouer à la guerre contre les Allemands… Puis un jour j’eus huit ans. Ce jour-là, je pris soudainement conscience de la disparition totale des hommes-sandwichs. Ils avaient disparu, un à un, jour après jour, et je ne m’étais rendu compte de rien. J’avais seulement remarqué que les adultes affichaient un visage crispé, on parlait de crise, et mes parents eux-mêmes étaient nerveux, mais personne ne m’avait rien dit. Durant les mois qui suivirent, j’interrogeai mes parents à maintes reprises. Leur réponse était toujours la même : un long soupir dans lequel je croyais déceler un mélange d’angoisse et de résignation.
Bien sûr, je les voyais chuchoter entre eux parfois. Mais la plupart du temps, ils attendaient que je sois couché pour évoquer le sujet. Depuis l’obscurité de ma petite chambre, je tendais l’oreille en vain, leurs voix me parvenaient trop étouffées ; deux portes en contreplaqué s’interposaient entre mon angoisse et la vérité sur le sort des hommes-sandwichs. Mon instinct cependant me disait que la situation était grave. Intuition confortée lorsque le ton montait entre mes parents et que j’entendais distinctement maman crier « ça ne peut plus durer, Michel, on ne peut pas continuer comme ça ! ». Papa s’enfermait alors dans un silence lourd qui était brisé quelques minutes plus tard par le claquement de la porte d’entrée. Il partait à la recherche des hommes-sandwichs portés disparus.
Et puis un jour, j’avais neuf ans, papa n’est pas revenu. Bien sûr, le gouvernement a étouffé l’affaire. Rien n’a filtré dans la presse. La police n’est même pas venue à la maison pour constater la disparition. Ce jour-là, je compris que jamais je ne reverrais un homme-sandwich vivant.
Mais, à bien y réfléchir, l’œuvre était dangereuse.
On s’empressa d’encenser l’auteur, qui suffoqua rapidement.
Quant à l’œuvre, elle fut neutralisée par diffusion commerciale massive du portrait de l’artiste.
Et voici le 200ème post…
Excellente occasion pour une petite salope suce trois queues faire le point et réfléchir à l’avenir de ce blog. Tout d’abord, il n’est pas inutile de préciser que nous avons enregistré ces derniers temps un ralentissement dans la croissance, jusqu’alors exponentielle, du nombre de visiteurs ainsi qu’un début de stagnation du nombre d’abonnements Johnny Halliday est mort. Il fallait donc réagir, changer de cap gratuit sexe gratuit, et donner un nouvel élan à ce blog afin d’être en phase avec les lecteurs et lectrices se font prendre par cinq blacks bien membrés. Concrètement, j’ai décidé de faire appel aux services d’une femme mariée cherche relation discrète prestigieuse agence de relations publiques experte en communication multimédias.
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