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Un peu dure d’oreille, Grand-mère n’en avait pas moins un cœur d’or et une générosité débordante. Elle était en outre une cuisinière accomplie et prévoyante. Aussi s’empressa-t-elle de se rendre à la cuisine dont elle ressortit presque aussitôt les bras chargés de plats, plateaux, casseroles, bols, compotiers et saladiers d’où débordaient, froids ou fumants, un saumon entier, une demi-dinde aux marrons, une côte de porc, des pommes de terre frites, une salade de mâche nantaise, une fricassée de volaille, une tarte au citron, d’énormes morceaux de fromage, une compote de coings et une mousse au chocolat.

Je lui avais pourtant bien précisé que j’avais une faim de loutre.