315

Et le docteur t’annonce que tu vas mourir. C’est une question de temps. Peu de temps, en vérité. Silence.

Tu restes sans voix, sans souffle ; tu es trahi. Le sol se dérobe sous tes pieds en même temps qu’on t’assène un coup de massue dans le dos. Le coup est rude. Tu ne t’y attendais pas : tu vas mourir.

Or, si tu possédais une certitude, une seule, c’était bien celle-là. Une information qui ne t’avait rien coûté, que tu avais reçue sans effort, sans attente, sans contrepartie, comme tout le monde, dès le plus jeune âge, et que rien ni personne ne pouvait remettre en cause. La seule et unique certitude qu’il te fut donné d’avoir dans ta vie. Ta vie bientôt finie.