Je n’ose plus toucher certains de mes livres depuis que j’ai surpris leur conversation l’autre nuit…
La Bible : Enfin, il m’a ouverte ! Cela faisait quatre ans que j’attendais ça… Il m’a lue toute la Genèse, toute ! Le Ciel, la Terre, Adam et Ève, Noé, Abraham, Isaac, Jacob… Pas mal, non ?
Le Robert : Pavane pas, ma vieille, s’il t’a remise à ta place c’est que tu l’as fatigué, peut-être même écœuré.
Larousse : Mais non, ne l’écoute pas ma chérie, il est jaloux, c’est tout ! Il est sur le déclin, le pauvre. Ça fait longtemps que tu n’es plus consulté, hein, mon petit Robert ? Il y a tout sur Internet maintenant, pas vrai ?
Le Robert : Oh, toi, Larousse, si tu n’avais pas tes pages roses, tu ne prendrais pas souvent l’air.
Larousse : Hé oui mon grand, c’est ça le sex appeal. Dis donc, la Bible, c’est ça que tu devrais faire pour que le patron te reprenne : un petit numéro de charme. Ce soir, quand il passe devant toi, tu te laisses tomber et quand il se baisse pour te ramasser, hop, tu t’ouvres à la page la plus chaude du Cantique des cantiques.
Le Robert : Mmmh, le Cantique des cantiques… Tu me donnes des idées, belle semeuse, rapproche-toi que je hume ta rousse chevelure de lionne sauvage, allez, viens, qu’on s’aime à tout vent…
Larousse : Moins fort, Robert, tu vas réveiller le Littré.