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Les progrès de l’humanité sont indéniables.

Jadis, le prêtre promettait le paradis ; il suffisait d’attendre le jour du Jugement dernier pour monter au Ciel. Puis le politicien a supplanté le prêtre en promettant le paradis sur Terre et pour demain.

La publicité les a littéralement aplatis : le paradis c’est aujourd’hui, au supermarché.

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Et c’est Sœur Suzanne, de la paroisse de Saint-Donatien, qui gagne notre Grand Concours dont l’épreuve consistait à compléter ce texte extrait d’un roman oublié d’un grand auteur :

« Elle écarta les ______. De ses yeux mi-clos où brûlait le ______ , elle le vit tomber à genoux et plonger son visage entre ses ______ , et se mettre à ______ . Elle en rêvait depuis si longtemps : ce fut un moment de pur plaisir. Puis il se releva et sortit de son ______ un énorme _____ , qu’il plaqua contre sa gorge. Les yeux grand ouverts maintenant, elle ______ en haletant. Elle avait ______ bien des hommes dans sa vie, et souvent plusieurs à la fois, mais jamais elle n’avait vu un si grand ______. Combien de femmes pouvaient prétendre avoir provoqué une telle ______ ? Contempler ce ______ suffisait à la faire ______ de plaisir. Elle continua de le ______ quelques instants. Puis vint le moment où, à son regard perdu, elle comprit qu’il n’en pouvait plus. Elle ne put retenir un cri de jouissance lorsqu’il enfonça son ______ dans sa ______ . »

Il s’agissait de la scène dramatique du suicide de Jean-Paul, scène finale de La cruauté de Jeanne.  Nul doute que Sœur Suzanne avait lu cette œuvre de jeunesse de Paul Claudel car elle n’a fait aucune erreur ni omission. Voici donc la solution :

Rideaux – mépris – mains – sangloter – manteau  – poignard  – observait – blessé – désarroi – tristesse – désespoir – glousser – regarder – poignard – gorge.

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– Je m’appelle Pablo.
– Moi non plus.

– Je suis Robert, travailleur manuel.
– Je suis Manuel, intellectuel.

– Je suis née à Nancy et je m’appelle Nancy.
– Moi je suis né à Pau.

– Nous avons eu des jumeaux, nous les avons appelés Arnold et Willy.
– Il faut de tout pour faire un monde.

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Dans son excellent « Avantages et inconvénients comparés des civilisations successives en Occident », Monsieur Albert répond au non moins exquis « Trente ans de dîners en ville » de Gabriel-Louis Pringué, lequel affirmait dans son ouvrage que ce qu’on appelait encore « le monde » au début du XXème siècle ne s’intéressait pas à l’avenir car « au fond, il ne croyait qu’au passé où il puisait toute sa force de stabilité ».

« Certes, répond donc Monsieur Albert, mais n’est-il pas risqué de remonter le passé de cette aristocratie maîtresse du bon goût, de l’élégance, de l’art de la conversation et de toutes ces conquêtes de l’esprit qui constituaient encore les sommets de la civilisation européenne aux environs de 1900 ? Car que peut-on y trouver sinon un ancêtre fondateur qui s‘est extrait de la fange commune il y a plus de mille ans ? Et comment pense-t-on qu’il soit parvenu à s’imposer parmi cette meute humaine si ce n’est par la plus sauvage brutalité, la plus vile avarice ou la plus basse traîtrise ? Tous comportements supposément bannis des salons du monde. »