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Dans son excellent « Avantages et inconvénients comparés des civilisations successives en Occident », Monsieur Albert répond au non moins exquis « Trente ans de dîners en ville » de Gabriel-Louis Pringué, lequel affirmait dans son ouvrage que ce qu’on appelait encore « le monde » au début du XXème siècle ne s’intéressait pas à l’avenir car « au fond, il ne croyait qu’au passé où il puisait toute sa force de stabilité ».

« Certes, répond donc Monsieur Albert, mais n’est-il pas risqué de remonter le passé de cette aristocratie maîtresse du bon goût, de l’élégance, de l’art de la conversation et de toutes ces conquêtes de l’esprit qui constituaient encore les sommets de la civilisation européenne aux environs de 1900 ? Car que peut-on y trouver sinon un ancêtre fondateur qui s‘est extrait de la fange commune il y a plus de mille ans ? Et comment pense-t-on qu’il soit parvenu à s’imposer parmi cette meute humaine si ce n’est par la plus sauvage brutalité, la plus vile avarice ou la plus basse traîtrise ? Tous comportements supposément bannis des salons du monde. »