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Je m’étonnais ce matin de la finesse de mes sentiments et de l’acuité de ma pensée.  « Tout de même, me disais-je en mon for intérieur, sans me vanter, quelle subtilité, quelle élégance et quelle efficacité ne sont-elles pas réunies en un seul être. Je m’en félicite, tiens! »

Hélas, la voix de ma conscience (qui loge, elle aussi, dans mon for intérieur) ne put s’empêcher de répondre à ces considérations qui n’appelaient pourtant rien d’autre qu’un acquiescement poli.  « Certes, chuchota-t-elle, quel admirable toi… Mais n’est-ce pas la sagesse de la Nature qui est à créditer de cette réussite ? Car c’est bien son instinct naturel qui a poussé tel Cro-Magnon à tabasser son voisin à coups de silex avant de sauter sexuellement sur telle Cro-Magnonne sans consentement préalable. N’était l’absence de subtilité de cet ancêtre, jamais tu n’aurais vu le jour. »

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Le physicien spécialisé en mécanique quantique peut très probablement vous expliquer en détail comment vous réussissez à atteindre la cible quand vous tirez à l’arc. Gravité, champ électromagnétique, constante de Planck, principe d’indétermination, quark, boson, etc.,  vous serez étonné de l’étendue de votre ignorance. Et, si vous attachez quelque importance à la connaissance, vous ne pourrez qu’admirer cet homme.

Maintenant, donnez-lui un arc et une flèche.

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C’est un préjugé qui a la vie dure celui qui mêle dans un même pot à charabia la poésie, la passion, les femmes et les fleurs.

Il arrive cependant que cette confusion donne d’exquises combinaisons, comme le démontre une fois de plus mon ami Jean-Claude, toujours aussi spontané dans l’expression de ses émotions :

« Tu comprends, la femme est comme une fleur, elle a besoin d’un bon coup de bite pour être épanouie. »

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Elle avait un corps si parfait qu’on espérait qu’elle fût un peu chienne, un peu cochonne, coquine à tout le moins. Hélas, il y avait longtemps qu’elle s’était mariée avec son miroir, son plus fidèle et attentif compagnon dans sa quête de perfection. Lui seul était admis à la connaître dans l’intimité, lui seul avait vu nues toutes et chacune de ses courbes fabuleuses.

Au début, il n’en profitait guère, trop froid pour s’émouvoir. Mais peu à peu, jour après jour et sans précipiter les choses, elle sut gagner sa confiance et finit par s’approcher de lui si près qu’il s’embuait de la tête aux pieds.

Leur étreinte fut fatale. On la retrouva morte, les veines coupées. Lui était brisé.